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Une lesbienne féministe et séparatiste prête au combat ! Les hostilités reprennent à Londres en 2009...
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19 avril 2010

FEMMES DU MONDE REVOLTEZ-VOUS. SOLIDARITE AVEC LES ALGERIENNES !

Depuis quelques jours je reçois des courriers de la Marche Mondiale des Femmes et de la Coordination Lesbienne en France appelant à des manifestations contre les attentats anti-femmes à Hassi Messaoud : vols, viols, tortures, meurtres !!!!!!! Encore et encore la même histoire..

LES POLICIERS DE HASSI MESSAOUD, VILLE PETROLIERE POURTANT SURPROTEGEE, SONT COMPLICES ET SANS DOUTE MÊME PARTICIPANTS A CE MASSACRE DE NOS SOEURS VISANT A ERADIQUER LES FEMMES SEULES D'UNE POSSIBILITE DE TRAVAIL ET D'INDEPENDANCE.

LA FRANCE VEUT LE PETROLE ET LE GAZ ALGERIEN ET EST COMPLICE PAR SON SILENCE DE LA MONTEE VERTIGINEUSE DE L'INTEGRISME ET DE L'ACCESSION DES BARBUS AU POUVOIR SUPRÊME EN ALGERIE.

FEMMES, FEMMES, ET TOUTES LES LESBIENNES, DE TOUS PAYS, AU NOM DE TOUS LES HASSI MESSAOUD DANS LE MONDE, REVOLTEZ-VOUS !

UTILISEZ UN PEU VOTRE CERVELLE !

NE VOYEZ-VOUS DONC PAS QUI EST L'ENNEMI ET QUELS MOYENS IL EMPLOIE DEPUIS TOUJOURS CONTRE NOUS ?

DEPUIS LE FORMATAGE SOURNOIS DES CERVELLES PAR L'INVENTION DES RELIGIONS, DES FILIATIONS ET DES SOCIETES ET PAR LEUR MANIPULATION, JUSQU'AUX VIOLS, TORTURES ET MEURTRES EN SERIE ?

CETTE TECHNIQUE EST CELLE DU PARASITE QUI SE NOURRIT DE SON HÔTE, STATUT QUO PARFOIS A L'ECHELLE INDIVIDUELLE MAIS EVIDENCE A L'ECHELLE SYSTEMIQUE OÙ ENVAHISSEMENT ET DESTRUCTION REGNENT DANS UN SYSTEME QUI NE LAISSE AUCUNE CHANCE A L'HÔTE DE VIVRE LIBRE OU DE NE PAS REPRODUIRE LE PARASITE...

Le mâle est un parasite plus proche de l'animal que nous, de la bête bestiale même et pour rien humaine, du diable qu'il décrit dans ses religions, et pour cause, il le connait bien !

Il dévoile son abjection au grand jour et tente de maintenir sa suprématie par tous les moyens qu'aucune femme n'emploiera jamais.

Dès que l'homme mâle est en position de faiblesse ou au contraire s'il est déjà lançé sur la voie du pouvoir, tout lui est alors prétexte pour débrider ses pulsions sexuelles exacerbées, égocentriques, destructrices et incontrôlables, ses pulsions de mort, qui constituent le carburant qu'il possède à volonté et dont il abuse pour se sentir invulnérable.

RIEN NE CHANGERA JAMAIS SI VOUS NE VOUS REVOLTEZ PAS, SI VOUS NE CESSEZ PAS DE PENSER LES HOMMES COMME INCONTOURNABLES DANS VOTRE PAYSAGE ET SI VOUS NE CESSEZ PAS DE LEUR TROUVER TOUTES LES EXCUSES.

A Hassi Messaoud les policiers eux-même participent à cette essai d'éradication des femmes, pour le empêcher de garder leur emploi et de goûter à l'indépendance des mâles pour faire ce qu'elles veulent de leur vie.

Ces lynchages visent spécifiquement les jeunes femmes célibataires des couches très populaires pour les détruire avant qu'elles comprennent qu'elles peuvent elles aussi travailler et apprendre à vivre libres et seules et non pas être condamnée à être esclaves sexuelles, à pondre, à subir un mari et une ribambelle de gosses.

Le redressage opéré par les hommes et par la police consiste à leur infliger des blessures fatales avec leurs gros bras et leurs grosses bites, qui sont les deux éléments clés auxquels les mâles donnent le plus de valeur, plus que leur propre intelligence, plus que le respect, plus que la compassion ou que la vie et qu'ils pensent en danger si les femmes vivaient et décidaient librement de leur propre vie sur cette Terre.

Attention, ce sont des gorilles dangereux qui se sont échappés dans les rues de Hassi Messaoud !!!

WOMEN OF THE WORLD, REVOLT AGAINST THE ENNEMY !! SOLIDARITY WITH THE ALGERIAN WOMEN IN HASSI MASSAOUD !

Since a couple of days I am receiving alarming emails coming from the Lesbian Coordination in France (CLF) and the World March of Women asking for revolt and protest against the massive anti-women war undergoing currently in the town of Hassi Massaoud, Algeria: robberies, rapes, tortures and assassinations, all targeting women!!!!!!!!!!!!!

Again and again.. Because this is not the first row of attacks.

POLICEMEN IN HASSI MASSAOUD, THOUGH HASSI MASSAOUD SHOULD BE A SAFE CITY WITH ALL ITS OIL INDUSTRY AND NUMEROUS EXPATRIATES TO PROTECT, ARE INDEED ACCOMPLICES IN THE LYNCHING OF OUR SISTERS AND COULD EVENTUALLY HAVE PARTICIPATED TO WHICH SEEMS TO BE AN ERADICATION ATTEMPT OF WOMEN, THIS IN ORDER TO DEPRIVE WOMEN OF A JOB AND TO DENY THEM TO GAIN THEIR INDEPENDENCE FROM MALES.

THE REASONS WHY THESE LYNCHINGS AND RAPES ARE ORGANIZED IN THIS CITY ARE TO TARGET FREE AVERAGE WOMEN, YOUNG SINGLE WOMEN THAT MAY WORK AND LEARN HOW TO LIVE FREE AND ON THEIR OWN.

THE PUNISHMENT CONSISTS IN HARMING THEM WITH THEIR STRONG ARMS AND DICKS, THAT ARE THE CORE ELEMENTS MALES VALUE THE MOST, MORE THAN THEIR INTELLIGENCE, RESPECT, COMPASSION OR LIFE AND THAT THEY FEAR TO BE IN DANGER IF WOMEN WERE LIVING FREELY THEIR OWN LIFE.

CAREFUL DANGEROUS GORILLAS ARE INVADING THE STREETS OF HASSI MASSAOUD!!

FRANCE WANTS ALGERIAN OIL AND GAS AND SIMPLY DOES NOT CARE AT ALL ABOUT US WOMEN BEING EXTERMINATED IN OUR BODIES, MINDS AND FREEDOM, FRANCE IS AN ACCOMPLICE WITH ITS SILENCE BEING KEPT IN FRONT OF THE STAGGERING FUNDAMENTALIST RISE IN ALGERIA AND POWER ACCESSION BY THE BEARDED!

WOMEN, WOMEN, AND ALL LESBIANS IN THE WORLD, REVOLT IN THE NAME OF ALL THE HASSI MASSAOUD, USE YOUR BRAIN !

WHY DON'T YOU WANT TO SEE WHO IS THE ENNEMY IN THE END AND WHAT HE USES AGAINST US SINCE EVER, FROM SLY BRAIN WASH WITH THE RELIGIONS HE CREATED, THE FILIATION AND SOCIETY HE CONTROLS AND MANIPULATES TIL RAPES, TORTURES AND SERIAL MURDERS?

THIS IS A TYPICAL PARASITE MECHANISM THAT FEEDS UPON HIS HOST, SOMETIMES THERE SEEMS TO BE A STATUS QUO IF YOU TAKE A PARTICULAR PARASITE AT RANDOM BUT OBVIOUSLY AND AT A BIGGER SYSTEMIC SCALE, IT IS AN INFESTATION WITH MASSIVE HOST DESTRUCTION THAT PREVAILS IN A SYSTEM WHICH WON'T GIVE A CHANCE TO THE VICTIM TO LIVE FREE OR TO ESCAPE REPRODUCING THE PARASITES!

Man is indeed a parasite, much closer to animal than ourselves, even closer to the hideous beast itself, the one opposed to humanity and that he describes as being The Devil in the religions he created (and for a good reason, he knows this devil very well!).

He is obviously an inferior creature but when he fears to be in a weak position or alternatively when he makes his way to take the power, he is then revealing the abjection he is carrying in himself and he tries by all hideous means, that no female would ever use, to strengthen his supremacy.

He exacerbates and uses his endless uncontrollable and destructive, selfish sexual pulsions-death pulsions he has in big stock inside him to find the courage he is naturally lacking or to fuel his ambitions to power.

NOTHING IS EVER GOING TO CHANGE IF YOU DO NOT REVOLT NOW AND FOR THAT PURPOSE YOU MUST STOP TO BELIEVE THAT IT IS IMPOSSIBLE TO GET AWAY FROM MEN AND YOU MUST STOP TO EXCUSE THEM ALL THE TIME.

Nous vous avions adressé, posté par la Marche Mondiale, l'information sur le lynchage des femmes d'Hassi Messaoud (Algérie) et la proposition d'action, voici le texte et l'appel des femmes algériennes. La CLF
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HASSI MESSAOUD

Halte à la fatalité de la terreur à l'encontre des femmes !

La constitution Algérienne consacre la sécurité des citoyennes et des citoyens.  L'Algérie a ratifié la Convention sur l'Elimination de la Discrimination à l'égard des Femmes, la Convention Contre la Torture et Autres Peines et Traitements Cruels ou Dégradants, la Déclaration sur l'Elimination des Violences Faites aux Femmes.

Au nom de ces principes, nous, associations, ligues et défenseurs des droits humains sommes profondément choqués par la nouvelle tragédie vécue par des femmes venues de différentes régions d'Algérie travaillant et vivant dans des habitations précaires à Hassi Messaoud, une des villes les plus sécurisées du pays.

Le martyr qu'elles viennent de subir est la répétition macabre des évènements de 2001.  Un  sinistre 13 juillet 2001,  une horde de 300 hommes armés  attaquent une centaine de femmes et leur font subir les pires atrocités â un véritable lynchage dans  le quartier d'El Haicha à Hassi Messaoud.

Nous tenons dâabord à exprimer à ces nouvelles victimes notre solidarité, notre indignation et notre émotion face aux actes barbares que des criminels déchaînés commettent sans répit en venant et revenant plusieurs nuits de suite, depuis quelques semaines, sur les lieux de leurs forfaits.

Juillet 2001 - Mars 2010 :

Même lieu.

Mêmes agressions.

Même type d'agresseurs lâches et cyniques provoquant des actes méticuleusement organisés, donc mûrement prémédités sinon commandités.

Même type de scénario dâhorreur où les criminels regroupés et encagoulés terrorisent chacune des victimes parce que isolées et sans défense.

Même type de violences extrêmes  où la rapine, les injures et la torture visent à humilier et à réduire à néant les femmes en tant que telles.

Même volonté par la valeur exemplaire de tels actes de terreur de dissuader toutes les femmes dâexercer librement leur droit au travail où que ce soit sur le territoire national et de les punir parce quâelles vivent seules.

Au-delà du constat horrifié, de la condamnation des criminels et de la compassion pour les victimes, nous tenons aussi  à souligner le caractère particulier de ces expéditions punitives qui rappellent étrangement non seulement les évènement de 2001 mais aussi toutes les autres agressions depuis vingt ans dans différentes régions d'Algérie ( Ouargla, Remchi, Bordj, Tebessaâ¦) .  Elles rappellent étrangement, hélas, les viols collectifs des femmes par les terroristes, ce crime contre l'humanité, tâche noire qui a mis en péril notre avenir et celui de toute la société.  Il s'agit donc d'une violence systématisée, construite, structurelle, orchestrée, autant d'éléments de gravité supplémentaire.

En effet cette répétition et continuité d'actes odieux à l'encontre des femmes qui semblent se perpétuer comme une "fatalité" n'est possible que parce qu'en 2001 le traitement de l'affaire de Hassi Messaoud s'est réduit à une parodie de justice reléguant cette tragédie au rang de vulgaire fait divers.

Cette répétition et continuité d'actes intolérables n'est possible que par la complicité et le silence non seulement des institutions et des autorités locales mais aussi le laxisme de la société.  D'ailleurs l'absence de réaction citoyenne et de médiatisation de cet évènement est frappante et inquiétante.

Cette répétition et continuité de crimes contre l'humanité n'est possible que par l'impunité dont bénéficient les agresseurs contre les femmes.

Cette répétition et continuité de violation des droits de la personne humaine n'est rendue possible que par  l'absence de l'Etat et des institutions censés protéger les citoyennes et les citoyens.

Est-ce que cela signifie qu'aucune femme ne peut se sentir en sécurité dans son propre pays et qu'aucun citoyen n'est protégé par la loi ?

C'est pourquoi, encore une foi, nous dénonçons avec force ces crimes et interpellons les pouvoirs publics pour qu'ils réagissent en urgence en assurant la protection de ces femmes victimes encore sous le coup de la menace quotidienne, et leur prise en charge globale (médicale psychologique, sociale et juridique).  Nous sommes déterminés à soutenir toutes ces femmes victimes dâagressions inacceptables.

Signataires :     Réseau Wassila, ADPDF (Association pour la défense et protection des droits des femmes), AEF (Association pour l'Emancipation des femmes), APF (Association du planning familial),

ANADDE, ATUSTEP, Amusnaw, AVIFE (Association d'Aide aux Victimes de Violence Femmes et Enfants), CIDDEF (Centre d'Information et de Documentation /Droits des Femmes et des Enfants), Collectif des Femmes du Printemps Noir, Djazairouna, FEC (Femmes en Communication) , Femmes PLD, LADDH Ligue Algériennne de Défense des Droits des Hommes), LADH (Ligue Algérienne des Droits des Hommes), RACHDA, SOS Femmes en Détresse, Tharwa Fatma Nasumer, Fatiha Mamora et Rahmouna (deux femmes victimes des attaques de 2001 à Hassi Messaoud)

Appel M-J Devillers CLF ->

Appuyons et participons à cette initiative. Des femmes d'Hassi Messaoud s'exprimaient il y  a quelque jours sur radio libetaire, c'est vraiment une histoire terrible. Pour plus d'information se référer au livre "Laissées pour mortes".Témoignage recueilli par Nadia Kaci. Edition Max Milo, Paris, 2010. résumé sur le site http://www.babelmed .net/Pais/ M%C3%A9diterran% C3%A9e/laiss% C3%A3es_pour. php?c=5022&m=34&l=fr

La CLF
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Jeudi 15 avril - Marche Mondiale des Femmes France

Suite à la connaissance que nous avons eu de nouvelles violences faites aux femmes travaillant à Hassi-Messaoud en Algérie, nous vous retransmettons ce mail à envoyer de toute urgence.

Par ailleurs, nous avons fait savoir aux associations qui ont retransmis l'information que nous aimerions faire plus, et proposé un rassemblement à l'ambassade d'Algérie, et, si possible, devant tous les consulats en France.

Une réunion des associations de femmes en Algérie étant prévu ce dimanche,  nous attendons de leurs nouvelles afin, si possible, de se mobiliser le même jour qu'elles, partout où cela sera possible, avec toutes les associations qui le voudront.

Lettre à envoyer par courrier ou par mail à :

Madame Rashida Manjoo, Rapporteure spéciale sur les violences faites aux femmes , OHCHR-UNO, 8-14 Avenue de la Paix, 1211 Geneva 10, Switzerland , mail : vaw@ohchr.org

Madame,


Je tiens à  vous alerter des faits extrêmement graves qui ont  lieu actuellement dans la ville de Hassi-Messaoud, base  pétrolière du sud algérien.

Depuis plus de 2 mois, des femmes, venues des 4 coins du pays afin de subvenir au besoins de leurs familles travaillant dans les bases pétrolifères, se font agresser régulièrement la nuit.  Elles sont violées, torturées, brulées vives. Leurs maisons sont saccagées et pillées par des hommes armés de gourdins, de haches, de couteaux, leurs têtes encagoulées ou même, à visages découverts. La plupart du temps, les femmes ont beau hurler, aucun voisin ne leur vient en aide. Lorsqu'elles se rendent au commissariat, elles doivent supplier pour que leurs plaintes soient enregistrées par des policiers méprisants. Ces crimes ne sont jamais poursuivis en justice.


Nous savons aussi que des meurtres ont eu lieu. Il y a une dizaine de jours une femme a été brûlée vive et se trouve  actuellement dans le coma à l'hôpital de Ouargla.


Dans la nuit du dimanche 12 avril, les agressions ont redoublé.  Les femmes que nous avons eu au téléphone parlent d'un imam qui aurait incité les hommes à passer à l'acte.

Ces crimes sont la conséquence directe de la tragédie du 13  juillet 2001 dont il est important de rappeler les faits : plus  d'une centaine de femmes furent violées, torturées et enterrées vivantes par 400 à 500 hommes. Sur cette foule ayant commis ce pogrom, seuls vingt-neuf hommes ont été accusés. De ce nombre, 3 hommes seulement ont réellement purgé des peines. Les autres ont été condamnés par contumace ou encore innocentés !

Aujourd'hui, dans cette atmosphère où l'impunité fait loi, les femmes sauvagement agressées ne savent plus vers qui se tourner.  Devant la non assistance des pouvoirs publics, nous vous prions d'intervenir de toute urgence auprès du gouvernement algérien afin qu'il assure la sécurité et l'assistance légitimes de  toutes ces citoyennes algériennes.

Veuillez agréer, Madame la Rapporteure spéciale, l'expression de nos sentiments les meilleurs

SIGNATURE

--
Marche Mondiale des Femmes, 25/27 rue des Envierges, 75020 Paris
Tel 01 44 62 12 04, 06 80 63 95 25
site : www.mmf-france. fr ; www.mmf2010. info


L'Humanité, article du 17 avril 2010 ->

Algérie. Hassi Messaoud : la chasse aux femmes seules

Dans cette ville pétrolière du Sud algérien, les femmes venues travailler ici dans l’espoir de faire vivre leur famille sont agressées par des hommes. Influencés par les intégristes, ils se livrent à un soi-disant « expédition d’épuration ». Pour El Watan, Salima Tlemçani a enquêté auprès des victimes. Avec son accord, nous reproduisons l’essentiel de son article.

Hassi Messaoud, envoyée spéciale d’El Watan.

Depuis deux semaines, chaque soir, le scénario de l’horreur se répète, face à l’impuissance ou l’inertie des services de police, alors qu’un commissariat se trouve à quelques centaines de mètres du lieu des exactions dans Hassi Messaoud, cette ville pétrolière censée être la plus surveillée du pays. Les maisons ne sont pas choisies au hasard. Elles sont repérées dans la journée, puis mises à sac la nuit. La plupart sont habitées par des femmes originaires du Nord, qui vivent loin de leur famille. Rares sont celles qui déposent plainte, car les plus téméraires ont payé cher leur acte. Elles ont fini par abandonner leur domicile, errant d’un quartier à un autre à la recherche d’un lieu plus sûr. Les témoignages de certaines d’entre elles font froid dans le dos. Terrorisées, les victimes refusent toutes de révéler leur identité. « C’est la misère qui nous a fait faire des centaines de kilomètres à la recherche d’un emploi pour nourrir nos familles. Nous ne voulons pas perdre le pain de nos enfants. Nous voulons juste gagner notre vie avec dignité et dans la sécurité. Nous sommes des citoyennes au même titre que les autres, et nous avons le droit d’aller n’importe où pour travailler », déclare Souad, âgée d’une trentaine d’années. Lorsque nous lui avons rendu visite, dans sa maison du quartier des 36 Logements, elle a mis du temps à nous ouvrir la porte. Notre identité déclinée, elle exprime son « grand soulagement ».

torturées, violées, enterrées vivantes

Cela fait plus d’une semaine que sa sœur et elle vivent un « vrai cauchemar ». Une bande de cinq à six jeunes enturbannés ont fait irruption chez elles au milieu de la nuit. « On nous avait déjà parlé de femmes ayant été agressées dans leur maison, mais je n’y ai pas cru. Je ne pensais pas qu’un jour je serais une des victimes », raconte Souad, l’aînée d’une famille de trois filles et un garçon. Cela fait dix ans qu’elle travaille à Hassi Messaoud. Sa sœur cadette, avec laquelle elle partage le logement en parpaings constitué d’une pièce cuisine, semble très fatiguée. Elle vient de subir une opération chirurgicale. En cette nuit de jeudi, les deux filles, leur jeune frère et leur mère venus leur rendre visite de très loin, ignoraient que le pire les attendait. Tous dormaient profondément lorsqu’ils ont brusquement été réveillés par de violents coups donnés à la porte d’entrée métallique. Avant même que Souad ait le temps de se mettre debout, trois hommes encagoulés surgissaient dans la pièce.

« J’étais terrorisée. Ma sœur criait et ma mère suppliait les assaillants de ne pas nous toucher. L’un d’eux m’a bloquée contre le mur en m’enfonçant un tournevis dans le ventre. Il m’a enlevé ma chaîne en or, mes bagues et mes boucles d’oreilles. Ils avaient tous un accent du Sud-Ouest. Il m’a interdit de crier et j’étais comme paralysée, jusqu’au moment où il a commencé à relever ma jupe. Je le suppliais, mais il était comme drogué. Il puait l’alcool, tout comme ceux qui étaient avec lui. Ma sœur malade n’arrivait pas à se lever, ils lui ont demandé son téléphone portable, alors que ma mère a été délestée de sa bague en or avec violence. Son agresseur l’a obligée à l’enlever en maintenant le couteau collé à sa main, laissant une bonne entaille. Nous avons crié de toutes nos forces et l’un d’eux, dans sa fuite, a laissé tomber la serviette qui recouvrait son visage. Un visage que je garderai en mémoire toute ma vie. Les cinq ont pris la fuite lorsque les voisins ont ouvert leurs portes en entendant nos cris », témoigne Souad. Elle dénude son abdomen pour nous montrer la cicatrice, longue de quelques centimètres, laissée par le tournevis.

Les femmes en sont à leur deuxième tragédie, après celle vécue à El Haïcha, qui porte bien son nom : la bête. Un quartier situé à quelques encablures de leur cité où, en juillet 2001, plusieurs dizaines d’entre elles ont été torturées, lapidées, violées, enterrées vivantes par une horde de jeunes chauffés à blanc par un imam, en plein milieu de la nuit. Blessées physiquement et touchées dans leur dignité, les victimes n’ont, à ce jour, pas obtenu leur droit à la justice. De nombreux agresseurs vivent tranquillement chez eux, protégés par les leurs, souvent des notables aux traditions très conservatrices qui n’acceptent pas que des femmes habitent seules au milieu des leurs ou qu’elles « arrachent le travail des hommes ». Les assauts répétés contre les maisons sont pour eux « une expédition d’épuration ». Une réalité qui se confirme sur le terrain.

Souad raconte que les voisins disent tous n’avoir reconnu aucun des agresseurs, mais elle sait, au fond d’elle-même, qu’ils ne peuvent être étrangers au quartier. Toute la famille a couru vers le commissariat. Fermé. Il a fallu insister pour que les portes s’ouvrent et qu’un procès-verbal soit enregistré. « Une photo de ma blessure a été également prise. Le lendemain, les policiers sont venus à la maison pour constater le vol. Quand j’ai dit que le montant du vol était de plus de 100 000 dinars l’officier m’a déclaré : ”Estimez-vous heureuse. La femme qu’ils ont volée il y a quelques jours est à l’hôpital. Ils l’ont violée à cinq.” Il nous a fait comprendre qu’il ne pouvait rien faire », révèle la sœur de Souad.

Les auteurs de ces crimes n’ont jamais été arrêtés

« Ici, la police est absente et nos plaintes sont toujours restées sans suite », dit Souad, montrant un couteau de boucherie acheté pour se défendre. Selon elle, de nombreuses femmes sont allées se plaindre au commissariat. « Elles ont toutes subi le même sort que nous. Elles ont été volées, tabassées et humiliées par le même groupe de voyous. Plusieurs d’entre elles étaient blessées. Et c’est là que j’ai entendu parler de deux jeunes femmes assassinées, il y a quelques mois et il y a trois ans. Les auteurs de ces crimes n’ont jamais été arrêtés. » Hadda, la trentaine passée, habitante du quartier des 40 Logements, a elle aussi été victime de ceux qu’elle appelle des « terroristes ». Quand elle est allée porter plainte au commissariat, elle n’était pas seule. « Il y avait là de nombreuses femmes. Certaines dans un état lamentable. Quand j’ai demandé aux policiers pourquoi ils n’arrêtaient pas les auteurs de ces agressions, l’officier m’a répondu : “Savez-vous qui sont ces jeunes ? Qui vous dit que moi, le policier, je ne suis pas avec eux ? Le matin, je mets ma tenue pour aller travailler et le soir je mets un turban autour de mon visage et j’agresse les femmes qui résident seules.’’ J’ai compris que je n’avais rien à faire au commissariat. Je travaille pour faire vivre mes enfants. Si j’avais trouvé un emploi dans ma wilaya, je ne me serais jamais exilée. Pensez-vous que c’est facile de vivre loin de sa famille ? Pourquoi une femme qui travaille dérange-t-elle ? À Hassi Messaoud, les policiers ne protègent pas les femmes. » Depuis près d’un mois, les femmes des quartiers des 36 et 40 Logements vivent l’enfer. L’inertie des services de police fait craindre le pire en ces lieux livrés à des bandes organisées de délinquants aux visages masqués. À ce rythme, si les pouvoirs publics n’interviennent pas, un autre drame beaucoup plus grave que celui d’El Haïcha pourrait avoir lieu. Et là, l’entière responsabilité incombera aux autorités dont la mission principale est d’assurer la sécurité des biens et des personnes, des citoyens et citoyennes algériens, et non pas uniquement celle des étrangers, très nombreux dans cette région du pays.

Mina Kaci

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Une lesbienne féministe et séparatiste prête au combat ! Les hostilités reprennent à Londres en 2009...
  • Londres est l'enfer pour une lesbienne prolétaire. Mon réveil débuta par une démission salutaire ! Je me prosternai alors devant le seul voile de Sainte Lesbienne Séparatiste, militante enragée ! Blog FEMINISTE, ANTI-VOILE, ANTI-PORNOCRATES et ANTI-QUEERS
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